La vengeance est un plat qui se déguste froid...

Et l'heure à laquelle il fait le plus froid, c'est bien au beau milieu de la nuit, à l'heure où tout le monde dort. Les deux victimes ciblées dormaient elles aussi, toutes les deux, dans leurs chambres respectives. Ou plutôt tous deux, car oui, ce sont des jeunes hommes à qui cette vengeance est destinée. Victimes Victimes... A vrai dire, James et Madison les appelent plus volontiers les coupables.
Tous deux, James Street et Sean O'Keally, avaient offert à leurs deux directeurs un cadeau de noël, très surprenant et normalement anonyme. James et Madison avaient plus d'expérience qu'eux d'eux réunis et ce soir là, ça c'était vu. Oui, les deux jeunes gens avaient tout prévu : Cagoules, montres synchronisées, plan impeccable... La seule chose qu'ils avaient négligées, était la présence ! Oui, ils avaient du apercevoir le directeur lors de la fête, en costard dans un coin avec un verre de wishky à la main, mais Mlle Lowell, elle, ils ne l'avaient pas vu. Leur plan était tellement planifié qu'il n'y avait aucune place pour l'imprévu : le fait que la directrice aurait pu trainer non loin de là. Effectivement, Madison était passé au bureau, avait entendu du bruit et, soit relativement espiègle, soit relativement peureuse, elle s'était cachée. Elle avait ainsi sans problème pu reconnaître les deux jeunes hommes, deux Weasley.

Un dur dilemme s'était alors posé aux directeurs. Quelle sanction appliquer ? James n'était pas friand des punitions, surtout pas en cette période de noël. De plus, ce début d'année était quelque peu particulier : trois écoles se mélangeaient et les élèves décrouvraient de nouveaux directeurs. C'était encore plus délicat car les Weasley n'avait pas leur directeur d'origine. Madison Lowell et James Davis dirigeaient auparavant les deux autres écoles. Selon ce dernier, les deux jeunes sportifs voulaient donc simplement les tester, les mettre à l'épreuve.
Il aurait pensé que Madison aurait été du genre plus stricte et sévère, surtout que les dégats avaient été plus important dans son bureau : son précieux fauteuil avait été jetté par sa fenêtre, pour s'eventrer au centre de la cour. Mais sa réaction face à la situation avait beaucoup surpris James : Elle voulait que tout ceci reste anonyme, secret, une affaire classée, tassée... James ne savait pas pourquoi, mais cette hypothèse lui fit venir une idée. Celle de faire une vengeance. Madison fut entièrement d'accord, c'est ainsi qu'il passèrent les deux jours suivants à élaborer un plan qui tiendrait la route. Ces jeunes hommes étaient des sportifs et cette passion tenait une place immense dans leurs vies. Voilà ce à quoi ils allaient s'en prendre !
Les deux jeunes avaient saccagés leur lieu de travail, les deux adultes en feraient de même.

James découvrait en Madison une partie infantine qu'il ne lui soupçonnait pas. Lui même était resté un jeune au fond de lui, c'était bien connu. Ce plan les exitait beaucoup, ils avaient hâte de le réaliser. C'est ainsi que, vers minuit, le 27 décembre, les deux directeurs se donnèrent rendez-vous devant leurs bureaux respectifs. Celui de James n'était pas encore entièrement remis en état, flemmard, il y passait peu de temps. Leur secrétaire retappait comme elle pouvait les dossiers pleins de peintures, James et quelques femmes de ménages usaient de produits spéciaux pour nettoyer sols, bois et murs... Quand il avait du temps, James remettait et réparait les objets détruits ou bousculés.

Mais ce soir là était réservé à une toute autre tâche : James et Madison saccagerait le gymnase des garçons. Bien entendu, ils avaient longuement hésités, et puis ils esperaient fortement que l'inspection ne prendrait jamais connaissance de ce petit incident...
C'était ou ça : la prise de risque infantine et légère, ou le renvoi des deux jeunes hommes. Ils auraient autant d'ennuis avec cette méthode : Pourquoi les bureaux n'étaient-ils pas fermés ? Où étaient la secrétaire ? N'avez vous pas d'alarmes ? Qu'elle idée d'organiser des soirées ? FINI, FINI les fêtes party ! James s'immaginait parfaitement l'académie leur passer un savon, après avoir été interpellés par les parents furieux. Ce n'était qu'une farce, il n'y avait pas de quoi prendre de telles mesures...
Oui, la solution de la vengeance était plus positive, pas de regrets, ils pouvaient se lancer !

Tous deux partirent, quelque peu stressés, quelque peu déchainés, vers l'exterrieur. L'air était froid et prenait à la gorge. James, comme souvent, était trop peu vétu, mais il portait sur son épaule un gros sac empli de diverses choses qui leur seraient très utiles.

Ça y est, ils y étaient. Ils ouvrirent la grande porte du gymnase et y pénétrèrent. James éventra son sac à même le sol, tout leur matériel s'y déversa.

« Qu'elle arme veux-tu chère collègue ? » demanda-t-il poliment, un large sourire s'affichant sur son visage. Avec la clarté extremement sombre de la nuit, on aurait pu voir dans ses yeux une lueur sadique...

Madison et James avaient beaucoup de mal a se mettre d’accord sur la punition qu’ils infligeraient à leurs deux fauteurs de troubles. Madison avait en effet reconnut James et Sean, qu’elle avait chacuns rencontrés dans des contextes quelques peu spéciaux. James et elle avait fait connaissance dans la cafétéria du lycée, après quelques petites actions tumultueuses, ils avaient continués leur scène dans le bureau de Madison elle-même, et sans oublier quelques petits baisers, c’est au cinéma qu’ils se rendirent après. Madison était loin, vraiment très loin, de s’imaginer que James avait fait tout ca juste pour saccager son bureau et tenir son image de bad boy. Non, Madison savait qu’il ne s’agissait pas de ca.

De plus, le petit mot écrit sur le mur de Madison l’avait fait sourire, elle était en train de s’accrocher a lui, alors que ce dernier n’avait, d’après ce que comprenait Madison des paroles de James, fait ca uniquement dans le but de les tester. Oh, bien sur, Madison n’était pas contre cette idée de tester les gens, mais une autre idée aurait été accueillie a bras ouvert !
Après seulement quelques mois de la rentrée, Madison était littéralement accro a son fauteuil, aux allures royales et beaucoup plus confortable qu’il n’en a l’air, Madison en était fan .. et que ce dernier eut été balancé comme un sac a patate de sa propre fenêtre était vraiment mal, très mal passé dans sa gorge. Elle tenait a ce fauteuil.

Bref, c’est donc après une longue journée de réflexion avec son co-équipier, ils avaient tout deux été d’accord sur l’idée de saccager le gymnase ! Papier toilette, bombe de peintures, et autres artifices seront de la partie ! Cette petite expérience, enfin, nan, cette vengeance était vraiment une très bonne idée ! Quoi qu’un peu puérile, elle était très bonne. Eh oui, car Madison ne voulait pas que James apprenne ce qu’il se passait entre elle, et un des deux fauteurs de troubles ! Un dénommé James également ! Cette idée tombait a pic !

C’est dans ces conditions que les deux espiègles et diaboliques de directeur se rendirent au gymnase, en pleine nuit de fin décembre ! En plein hiver quoi ! Madison avait essayé de mettre de vieilles fringues : elle portait donc une jupe short en jean, accompagné d’un t-shirt ou était écrit « I don’t care » en français cela correspondait a : je m’en fout ! C’était donc loin d’être une tenue de directrice, et cette nuit était la seule ou Madison arborait cette tenue qui nuirait a sa réputation ! Mais, tout de même, elle ne tenait pas a finir congelifiée, elle prit donc son long manteau noir digne d’un gangster. Elle retrouva James un peu auparavant.

Et tous les deux, ils se rendirent dans le gymnase, dont ils avaient les clés et un libre accès ! Lorsque James déballa toutes les armes qu’il avait soigneusement choisie pour cette mini guerilla contre deux de leurs élèves, Madison rigola ! Puis, elle sortit de son sac des rouleaux de papiers wc. A eux deux, ils devaient réunir : des bombes des peintures, des rouleaux de papiers wc, des rubans adhésifs, du scotch double face, des confettis, des cotillons, des savonnettes, de la laque, du gel, de la glue et autres bricoles ..

Madison prit la parole, pour répondre a la question de son interlocuteur :

« Rubans adhésifs ce sera parfait pour commencer !
Et toi ? Que comptes-tu choisir ?»